Et les têtes de David Cohen franchissent le mur du voir, c’est une lutte, un champ de bataille, elles essayent de vaincre ceux qui ont tenté de supprimer l’art au XXè siècle par les camps, les guerres, l’argent, mais l’acte de créer à encore été plus fort.
« Créer, c’est résister, c’est nuire à la bêtise – Gilles Deleuze. Voix et voies mystérieuses, ancestrales, on entend le murmure des fleurs et le silence de Dieu, l’œil écoute, le ciel est vide, l’œuvre est ici rébellion, insoumission mais aussi tendresse et désenchantement ; la tendresse liée à la frayeur que nous inspire l’âge adulte après avoir compris avec angoisse que le monde de l’enfance s’éloignait. Professeur de Psychiatrie Infantile, David Cohen sait qu’une œuvre d’art est une création humain, une méditation, un recueillement, et ses têtes, ses sculptures , ses peintures s’adressent à tous et parlent à chacun.
Écoutons Roland Barthes ; « L’intelligence, c’est de penser aux autres « les œuvres de David Cohen s’inscrivent dans cette pensée, cette histoire où le rapport au monde, à l’autre, à son double, réel ou imaginaire, le questionne. Le » je est un autre » de Rimbaud.
Je pense à être celui qui pense – je suis – sinon, moi serait un autre, je suis précisément, non pas moi, mais cet autre. Qui suis-je ? Qui suis-je vraiment ? Qu’est ce que je fais ici ? Où est l’enjeu ? Les têtes de David Cohen entendent les cris des martyrs et des affamées, des êtres oubliés.
On massacre, on tue, on terrorise, on égorge, on ouvre le ventre des femmes pour tuer leurs enfants, les femmes sont violées, les incestes continuent, on vend les enfants, ceux qui sont trop faibles on les extermine, on prélève des organes pour les donner aux plus riches.
Les gouvernements, les gouvernants ne font rien, ils sont lâches, ils attendent que les sauvages tuent et que « les civilisés « les laissent commettre leurs crimes. Les trains partaient pour Dachau, Auschwitz, Ravensbrück, ils n’ont rien fait, ils ont fait croire qu’ils ne savaient pas, et comme aujourd’hui ils ont fait semblant d’ignorer l’histoire. Ciel rouge, il pleut du sang, l’enfer est toujours là, les aubes sont toujours navrantes, pourquoi l’être s’est-il oublié ?.